La COP27 s'achève et ne laissera pas de trace indélébile, sinon la mise en exergue de ce que les chefs d'états sont égoïstement arcboutés sur leurs prébendes nationales. Les applaudissements timides et clairsemés des participants à l'annonce des accords conclusifs en témoignent. "Nous devons drastiquement réduire les émissions de CO2 maintenant, et c'est une question à laquelle la COP n'a pas répondu" commente lapidaire le Secrétaire Général des Nations Unies. Et en effet cette COP27 n'a ouvert à aucune déclaration d'avancée dans la réduction des émissions de CO2 alors même que la somme des engagements de la COP26 conduit au mieux à une hausse de 2,8°C. Sans compter que cette ambition n'est pas traduite en actes... Ce qui laisse la planète sur sa trajectoire actuelle de quelques +4°C moyenne globale terrestre ouvrant à un quadruplement des dégâts climatiques d'ores et déjà constatés avec +1,1°C.
Certes ce n'était pas l'objet de la COP27, la révision des INBC (engagements volontaires de baisse par pays) se faisant au rythme de 5 années. Mais l'urgence de la situation aurait nécessité des ajustements intermédiaires. Nous n'avons que 8 ans (et sans doute moins) pour ramener la trajectoire sur une hausse contenue à 1,5°C tel que la COP26 en est convenue. Point positif cet objectif de 1,5°C à été réaffirmé, même s'il y a loin de la coupe aux lèvres.
"Ce que nous avons là, c'est un pas en avant trop court pour les habitants de la planète. Il ne fournit pas assez d'efforts supplémentaires de la part des principaux émetteurs pour augmenter et accélérer leurs émissions de CO2" commente Frans Timmerman, Vice-président de la Commission européenne.
La seule véritable et bien timide avancée de la COP27 est la reconnaissance des pertes et dommages dues par les pays riches aux pays pauvres, au titre de leurs émissions passées et actuelles. Cela se traduira par la création d'un fond international de dédommagement. Dont on ne connaît ni le montant, ni les contributeurs, ni les modalités de fonctionnement ! Alors même que les besoins sont immenses, on parle de quelques 300 milliards de dommages climatiques mondiaux pour la seule année 2022.
Cependant certains pays vulnérables et ONG se félicitent de cette avancée. Il est vrai que c'est une reconnaissance historique. Reste à la traduire désormais en monnaie sonnante et trebuchante. C'est moralement indispensable et écologiquement efficace, car tout ce qui monétarise le coût du réchauffement climatique pousse les acteurs économiques à l'action pour diminuer celui-ci.
La COP21 avait posé un vrai cap, la COP26 avait franchi le pas des 1,5°C. La COP27 s'achève au mieux sur un statut quo, au pire sur une impuissance à avancer davantage.
Il faut vraiment que désormais les COP28, COP29 et COP30 ramènent la trajectoire au plus près de l'objectif des +1,5°C. L'humanité et la planète n'ont plus le temps de tergiverser !!!
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