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  • Didier Guenin

6ème cycle du GIEC


Pour mémoire l'actuelle cycle d'évaluation par le GIEC a commencé par une première séquence entre octobre 2018 et mai 2019 qui a défini les bases méthodologique des évaluations. Ainsi 3 groupes de travail ont été lancés. Le premier sur les fondements scientifiques du changement climatique a rendu ses conclusions le 9 août 2021. Le rapport du deuxième Groupe de travail sur les leviers pour atténuer les changements climatiques est attendu en septembre. Le troisième Groupe de Travail sur les incidences, l'adaptation et les conséquences devrait livrer ses conclusions en octobre. S'en suivra un rapport global en mai 2022.


La 6ème édition du rapport du GIEC est partiellement sortie aujourd'hui. Il s'agit en réalité des résultats des travaux du Groupe de travail n°1 intitulé "les fondements scientifiques du changement climatique".


Au-delà de ce premier constat, le rapport est dense et riche à la lecture des 3.949 pages du rapport en anglais.


L'actuel document livre des données particulièrement alarmantes. Ainsi la température moyenne terrestre est plus chaude de 1,09°C sur la dernière décennie 2011-2020 que la moyenne des températures observées au début de l'ère industrielle 1850-1900.


Ceci se traduit par une hausse de 1,59°C sur les continents. Les océans réagissent différemment avec une augmentation du niveau des mers de 20cm et une hausse des températures océaniques de 0,88°C.


La concentration en CO2 dans l'atmosphère n'a jamais été aussi élevée depuis 2 millions d'années et cette concentration continue d'augmenter à grande vitesse. Nous sommes dans la dernière décennie qui peut limiter le stockage de CO2 en deçà des 500 Giga Tonnes, chiffre au-delà duquel nous passerons de +1,09°C à +1,5°C. Limite de ce que tous les experts s'accordent à reconnaître comme encore acceptable en termes de conséquences.


Parallèlement les états sont appelés d'ici à l'ouverture de la COP26 à fournir la révision de leurs objectifs (NDC) de réduction des émissions de CO2. Or selon l'ONU les Etats ne sont pas assez ambitieux face au réchauffement climatique !


Au creux de l'été, Patricia Espinosa Cantellano, la Vice-présidente de l'ONU en charge de la convention cadre des Nations Unies sur le réchauffement climatique a fait le point sur ces fameux NDC, les contributions nationales à la réduction des gaz à effet de serre.

Ainsi lors de la COP21 les 195 États signataires avaient pris la décision de réduire leurs émissions de CO2 afin de limiter le réchauffement à moins de +2°C et si possible à moins de +1,5°C. Parallèlement chaque État avait pris des engagements (NDC) le concernant individuellement. La sommes des engagements des États représentait hélas une hausse des émissions en 2030 par rapport à 1990, conduisaient à une hausse des températures de +3,2°C. Certes cela constituait une inflexion de la tendance observée de +4,7°C mais on était loin du compte.


Aussi les Etats s'étaient fixés la COP26 pour rehausser leurs niveaux d'ambition individuelles.

Depuis, et notamment lors du sommet des leaders pour le Climat d'avril 2021 lancé sous l'impulsion de Joe Biden, plusieurs pays dont la Chine, les USA, le Japon, le Royaume Uni et l'Europe ont annoncé une actualisation de leurs actions


Ainsi à ce jour, selon la synthèse de l'ONU, 110 des pays ont déjà fait connaître l'actualisation de leur niveau d'ambition. Mauvaise nouvelle il manque encore 85 pays qui n'ont pas actualisé leurs ambitions.

Bonne nouvelle, les 3/4 des réponses analysées, conduisent pour la première fois à espérer une réduction des émissions de CO2 en 2030 comparé à 1990.

Mauvaise nouvelle cette baisse serait de seulement 1% !!! Alors qu'il faut une baisse de 45 % pour contenir le réchauffement climatique en deçà de +1,5°C.


" J'appelle les pays qui n'ont pas été en mesure de respecter ce délai à redoubler d'efforts et à honorer l'engagement qu'ils ont pris dans le cadre de l'Accord de Paris de renouveler ou d'actualiser leurs NDC. J'encourage également ceux qui ont soumis leurs NDC à continuer à les réviser et à améliorer leur niveau d'ambition," conclue la Vice-présidente de l'ONU.


Bref, il reste un énorme travail à faire par les États pour inverser la tendance. Et il y a urgence pour le climat mais surtout urgence pour l'humanité. Cet été le démontre avec la multiplication des catastrophes climatiques et des morts qu'elles engendrent. Juillet 2021 aura été le mois le plus chaud jamais mesuré sur Terre ! Et pourrait ne plus l'être dès les prochains été...

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