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ALTERMONDE

Regard d'Actu



Ce 10 novembre 2023 les trois partis qui rassemblés ont obtenus 53,5 % des suffrages exprimés aux élections législatives d'octobre, se sont définitivement mis d'accord sur un accord de gouvernement.


Ainsi Donald Tusk a gagné sont incroyable pari de faire tomber la droite nationaliste (PiS) au pouvoir depuis huit ans, laquelle n'a obtenu que 35,6 % des voix,

C'est une leçon pour l'Europe et le monde qu'un discours démocratique et modéré, pour autant qu'il soit asséné avec enthousiasme et détermination, est de nature à aller contre la tendance nationaliste actuelle.


La tâche est immense pour la coalition et le futur premier ministre Donald Tusk qui ambitionne de rétablir l'état de droit mis à mal par huit années de dérives dans les pratiques de pouvoir. Ainsi l'accord de gouvernement prévoit :

> le rétablissement de l’ordre juridique déstabilisé par les agissements ses prédécesseurs,

> le rétablissement de la transparence des finances publiques,

> la pleine pratique de l’indispensable séparation de l’Eglise et de l’Etat.


Au delà des orientations pour tracer un futur démocratique à la Pologne, la coalition entend « faire rendre des comptes » à la majorité sortante. Il ne saurait y avoir d'immunité ni pour les « atteintes aux principes de l’Etat de droit », ni pour les « pratiques népotiques », ni pour les « détournements de fonds publics »


La route du rétablissement des bonnes pratiques démocratiques risque d'être semée d'embûches car le mandat du président Andrzej Duda, qui a été installé par le PiS, court jusqu’en 2025. Et il dispose constitutionnellement d'un droit de veto.

De la capacité de la Pologne à avancer sur cette nouvelle voie démocratique dépendra assurément le déblocage des fonds européens retenus par la Commission pour mise en cause de l'indépendance de la justice par l'équipe précédente.


Quoi qu'il en soit ces élections sont la démonstration qu'il n'y a pas de fatalisme et d'irréversibilité du populisme. Elles démontrent aussi qu'on ne combat pas le populisme en courant après ses thèses mais en les combattant frontalement.


Que dire sinon son effroi et sa compassion après l'attaque du 7 octobre du Hamas un jour de Shabbat.


Signe de l'immense gravité de la situation le président des États-Unis s'est rendu à Tel Aviv les 18 et 19 octobre moins de deux semaines après l'explosion de violence.


L'heure n'est à déterminer si la fuite en avant de Netanyahu, pour se maintenir au pouvoir et freiner les poursuites juridiciaires au prix d'une loi contestée et d'une fracturation comme jamais de la société israélienne, a favorisé les conditions de survenance de ce massacre. L'heure est à dire sa solidarité avec les victimes. Mille victimes civiles fauchées sans raison rationnelle ni raisonnement humainement censé. L'heure est à l'union face au terrorisme, comme chaque fois qu'il frappe aveuglement de par le monde. L'heure est à l'unité nationale d'Israël, c'est assurément l'objet du cabinet de guerre. L'heure est à réaffirmer le droit légitime du peuple palestinien à avoir un État. L'heure est à éviter que le courroux légitime d'Israël soit aveugle et n'embrase le moyen-orient. C'est aussi sans doute la raison du cabinet de guerre.


La venue immédiate comme rarement face un tel évènement du Président des USA résulte assurement de tout cela à la fois. Sûrement que Joe Biden a voulu affirmer sa compassion et sa solidarité avec Israël, contenir le 1er ministre dans ses possibles dérapages les plus obscurs, et dire à chacun au proche Orient que les USA étaient là face à toute tentative d'extension.


L'avenir dira si ces objectifs sont atteints.


L'avenir dira si partant de ce drame les parties sont capables de rebondir pour tracer un chemin de paix.


Comment ne pas voir un écho avec le 6 octobre 1973, 50 ans plus tôt et de déclenchement de la guerre du Kippour où la Syrie et l'Égypte avaient attaqué massivement Israël, pour récupérer le Sinaï et le plateau du Golan perdus lors de la guerre des 6 jours en 1967. Israël bousculé un temps avait massivement riposté. Les parties sous l'impulsion du Président Jimmy Carter avait conclu le 17 septembre 1978 les accords de Camp David.


Puisse la violence être contenue et l'avenir s'écrire avec des mots de paix.

Car il est une vérité incontournable la terre israélo-palestinienne est la terre commune d'Israël et de Palestine.


Une terre, deux peuples.


Il n'y aura de paix que si deux États coexistent et se reconnaissent mutuellement.

Chercher à ne voir qu'un point de vue est un impasse.

Sous-peser la violence des mouvements extrémistes palestiniens ou ceux des colons extrémistes israéliens est vain et inutile.


L'intrication des deux nations et des deux économies est telle que non seulement il faut construire deux États mais également inventer une alliance fructueuse entre les deux.

A l'instar de ce qu'a été l'amitié franco-allemande pour tourner la page à la guerre, il faut que les parties et les puissances tutélaires discutent et accouchent de deux États solidaires : un État d'Israël sûr de sa sécurité. Un État de Palestine sûr de sa sécurité. Deux États liés par leurs économie et leurs échanges.


Le chemin est ardu. Mais il n'y en a pas d'autre.


Les 9 et 10 septembre dernier s'est tenu à New Delhi la 18ème édition du G20. On devra désormais parler de G21, puisque les chefs d'États des 20 pays les plus puissants se sont mis d'accord pour accueillir en leur sein l'Union Africaine. Cette décision marque une étape importante d'inclusion des pays du Sud dans la gouvernance mondiale. En effet le G20, créé en 1999 pour introduire de la coordination internationale, plus souple que l'organisation des Nations Unies (193 États membres) et moins occidentalo-centrée que le G7, compte en son sein dix-neuf des pays aux économies les plus développées (Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, République de Corée, Royaume-Uni, Russie, Turquie), plus l'Union européenne et désormais plus l'Union africaine. Le poids économique et démographique du G20 est évident avec 75 % du commerce mondial, 65% de la population mondiale et 80 % du PIB mondial. Si cette intégration de l'Union Africaine [qui compte 55 membres et 3.000 milliards $ de PIB, soit l'équivalent de la France], le continent n'était jusque-là représenté au G20 que par un seul Etat, l'Afrique du Sud, marque un pas vers un plus large multilatéralisme, les décisions prises à New Delhi interrogent par leur mollesse. Le G21 n'est-il pas menacé d'inefficacité à force de vouloir ménager la chèvre et le chou. Ne pas froisser la Russie concernant la guerre en Ukraine. Ne pas froisser l'Arabie Saoudite concernant le pétrole. Ou bien sont-ce les dirigeants qui sont à côté de la plaque, enfermés dans leurs égoïsmes de pouvoirs personnels, et ne voient ni les évidences ni l'urgence de la situation planétaire. Ainsi le texte final dénonce l'emploi de la force visant à obtenir des gains territoriaux, mais le texte ne fait pas mention explicitement à l'agression russe en Ukraine. Chacun peut y lire ce que bon lui semble, l'Occident une condamnation de la Russie, la Russie une légitimation de son action dès lors qu'elle considère les territoires historiquement siens, et la Chine une condamnation par anticipation de tout soutien militaire occidental à Taïwan. Bref un texte qui a force de vouloir tout dire... ne dit rien. De même concernant la menace du réchauffement climatique nulle trace dans le texte final d'une sortie des énergies fossiles. Tout juste les 21 plus grandes puissances mondiales se sont accordées sur un objectif du triplement des énergies renouvelables d'ici 2030. Mais sans désengagement et désinvestissement dans les secteurs du charbon et du pétrole dans un premier temps, et du gaz dans un second temps, le compte n'y sera pas et on continuera, comme depuis quelques années déjà, à appuyer simultanément sur le frein et l'accélérateur des émissions de CO2. Bref un sommet du G20/21 bien décevant sur les deux sujets majeurs que sont la lutte contre le réchauffement climatique et la route vers la paix. Alors même pas la peine de rêver d'avancée sur les inégalités sociales, sur la démocratie ou sur les discriminations. Notre planète avance sans gouvernement global et celles (bien peu de femmes dans le G21) et ceux qui sont censés nous gouverner se concentre chacun sur son morceau du puzzle sans vision de les assembler efficacement. Et pourtant les échéances approchent et les menaces s'amplifient.
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