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ALTERMONDE

Regard d'Actu


Honteux ! Alors que la planète se meurt d'une surconsommation d'énergie deux milliardaires font la course spatiale pour savoir qui passera deux minutes de plus que l'autre dans l'atmosphère ! Bezos et Branson sous le regard ébahi des médias se sont envoyés en l'air à coups de millions !


Où est l'exploit ??? A la différence des pionniers de l'aéronautique qui étaient les premiers à voler, il ne sont pas les premiers à aller dans l'espace. D'autres y sont allés, plus longtemps, plus loin.


Où est l'utilité ??? Nulle part, outre le plaisir minuté d'enfants gâtés et égoïstes. Les voyages supra atmosphérique de quelques minutes n'apportent aucune connaissance scientifique, n'ouvre aucune voie sinon celle de la jouissance égocentrique de quelques fortunés.


Et pour ces deux éjaculations extra-terrestres combien d'énergie gaspillée qui s'ajoute en parfaite inutilité au trop de pollution.


Et pour le prix de ces deux gaspillages d'intelligence, de moyens et de technologie combien d'enfants auraient pu être soignés ou éduqués ?


Bref une parfaite inutilité malsaine.




Ce jeudi 29 juillet 2021 est le jour du dépassement ! Autrement dit nous avons depuis le début de l’année déjà consommé toutes les ressources que notre Planète est capable de régénérer annuellement. Autrement dit, pour respecter les droits des générations futures nous devrions durant les cinq mois qui viennent jeûner, ne plus consommer la moindre énergie et ne plus nous déplacer !


Ou pour le dire encore différemment, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à la fin de l’année nous consommons ce qui appartient légitimement à nos enfants !!! Autant qu’ils ne pourront pas consommer. Et cela fait 50 ans que cela dure. Rien que depuis les années 2000, nous avons consommé 100% de notre part et 7 ans et 3 mois de celle de nos enfants !!!


L’association Global Footprint Network qui calcule le jour de dépassement en actualisant chaque année sa méthodologie et ses données restitue une chronique gloutonne et spoliatrice de l’avenir de nos enfants !


La réalité est terrible et mérite d’être regardée en face : les entreprises d'extraction pompent les richesses du sol d'autant plus volontiers que c'est là une ressource dont personne ne paye le vrai prix puisque le carbone, dont le pétrole et le gaz sont essentiellement composés, n'a pas de prix ou si peu. C'est toute l'ambiguïté de l’équation capitaliste minière qui tire du profit en exploitant des ressources qu’ils prélèvent gratuitement, ne payant que le coup des installations d’extraction. Ainsi, l’air l’eau, les minerais sont des ressources naturelles qui n'ont pas de prix puisqu'elles sont un bien collectif partagé. Dès lors les prélever est un pillage de la collectivité. Au lieu de penser que ce qui n'a pas de prix est hors de prix, les extracteurs de tout bord pensent que ce qui n'a pas de prix à un prix de capture nul.


Les ressources du sol, de l'air, des eaux, l'atmosphère fragile de la terre sont un bien commun. Une gigantesque banque collective. Et aucune règle ne régit son usage. Chacun est soucieux de la propriété privée, mais personne ne songe à protéger la propriété collective en matière de ressources naturelles.


Cette impérieuse et structurelle nécessité de créer de la richesse a fait la force du capitalisme et permis l'essor de nos sociétés dans des proportions et à une vitesse jamais atteinte auparavant dans l’histoire humaine. Elle porte également en germe les limites du système. Ainsi toutes les externalités gratuites, matières premières, eaux, air, et plus largement la capacité de l’environnement à supporter les rejets en tout genre, sont mis à contribution dans cette quête de création de richesse, ce d'autant plus que ceux qui s'en emparent n'en paient pas le prix réel. Si l'on avait intégré dans les raisonnements financiers des acteurs économiques le coût réel des choses, nous n'aurions pas connu un tel pillage des ressources naturelles, une telle pollution, de telles délocalisations avec ses conséquences humaines et urbanistiques. La première limite à la capacité de l’industrie à agir efficacement réside dans son objet même qui n’est pas tourné vers l’optimisation globale, mais vise à la maximisation ciblée du profit de quelques-uns, ce qui sous-tend en corollaire au détriment de tous et de l’intérêt général, ou du moins sans se soucier pleinement de l’intérêt général.


Dire qu’en 2021 nous sommes dans la même situation qu’en 2019 est inquiétant, car malgré la baisse d’activité économique liée à la pandémie et malgré les actions annoncées à grand renfort de communication par les gouvernements nous en sommes au même point !




Au terme d’une procédure judiciaire engagée par 17 000 citoyens néerlandais mobilisés autour de Milieudefensie, la section néerlandaise des Amis de la Terre, d’Aid Pays-Bas, de Both ENDS, de Fossil Free Pays-Bas, de Greenpeace Pays-Bas, la multinationale Shell a été jugée par un tribunal néerlandais responsable « pour ses activités de changements climatiques dévastateurs ». Le verdict du tribunal de La Haye contraint Shell à réduire ses émissions de CO2 de 45 % d’ici à 2030.


Cette décision est historique car c’est la première du genre qui oblige une multinationale à faire sa part de réduction des émissions de CO2. Sur le fond elle est pleine de bon sens. Pour atteindre les objectifs des accords de Paris et limiter la hausse des températures moyennes terrestres à +1,5°C, il faut que toutes les émissions de CO2 diminuent de 45% d’ici 2030, puis qu’en 2050 nous ayons atteint la neutralité carbone. Par ce jugement le tribunal de La Haye demande tout simplement à Shell de faire sa part du chemin, comme tout le monde !


Comme le souligne l’avocat des plaignants : « C’est un tournant dans l’histoire. Ce procès est inédit, car c’est la première fois qu’un juge impose à une grande entreprise polluante de se conformer à l’Accord de Paris sur le climat. Cette décision pourrait aussi avoir des conséquences majeures pour d’autres grands pollueurs. »


Surtout le tribunal affirme que Shell est responsable pour la production et pour l’usage de ses produits. Une claque puissante à un géant pétrolier pollueur ! Il se passe enfin quelque chose du côté des pétroliers. Au même moment Total affiche un changement de stratégie en s’affichant comme un multi-énergéticien… Les jours du pétrole seraient-ils enfin comptés ?


Cette décision de La Haye démontre après d’autres jugements récents que la voie juridique est un chemin supplémentaire pour contraindre les pollueurs et les gouvernements à agir.


Cela démontre la puissance des accords internationaux comme ceux signés lors de la COP21 puisque c’est sur ce texte que c’est appuyé le tribunal pour apprécier la nécessité d’agir. Plus que jamais l’heure est a l'action.



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